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Conseil interministériel : Quinze mesures pour valoriser les eaux de surface au Sénégal

Rédigé par leral.net le Mercredi 6 Mars 2024 à 20:25 | | 0 commentaire(s)|

La valorisation des eaux de surface du Sénégal a fait l’objet d’un Conseil interministériel, mardi 5 mars 2024, à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Amadou Ba. Au total, 15 recommandations ont été retenues. Sous la présidence du Premier ministre Amadou Ba, 15 mesures ont été prises à la réunion du Conseil interministériel […]

La valorisation des eaux de surface du Sénégal a fait l’objet d’un Conseil interministériel, mardi 5 mars 2024, à la Primature, sous la présidence du Premier ministre Amadou Ba. Au total, 15 recommandations ont été retenues.

Sous la présidence du Premier ministre Amadou Ba, 15 mesures ont été prises à la réunion du Conseil interministériel consacrée à la valorisation des eaux de surface, tenue mardi 5 mars, à Dakar. Premièrement, il est demandé au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, en relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, de prendre les mesures pour « accélérer le processus d’adoption du Code de l’eau qui vise à redynamiser le dispositif juridique et institutionnel de gestion des ressources en eau à travers le Conseil supérieur de l’eau et le Comité technique ». Deuxièmement, le Conseil interministériel recommande à Serigne Mbaye Thiam de finaliser et de veiller à « l’application de la stratégie d’amélioration de la qualité de l’eau, à la modernisation et au renforcement du dispositif d’entretien et de suivi qualitatif et quantitatif des eaux de surface, y compris la police de l’eau ».

En troisième lieu, le Ministre de l’Eau élaborera et mettra en œuvre un projet d’éradication des végétaux aquatiques envahissants en privilégiant la valorisation de plantes comme le typha. La recommandation quatre invite l’autorité en charge des questions liées à l’eau, en relation avec le Ministre de l’Économie, à veiller à l’accélération de la mise en œuvre du Projet de sécurisation de la qualité des eaux du lac de Guiers (Praseg), financé par l’État du Sénégal avec l’accompagnement des Pays-Bas. Cinquièmement, le Ministre de l’Eau, en collaboration avec ses collègues de l’Environnement et des Mines, est invité à mettre en place un programme spécial de dépollution et de protection des eaux de la Falémé. « Le Ministre de l’Intérieur, en relation avec ses collègues de l’Eau, des Collectivités territoriales, de l’Environnement et de l’Urbanisme, prendra les mesures pour appliquer les textes visant à protéger les lacs et cours d’eau contre toute forme d’agression, notamment le décret n° 73-275 du 19 mars 1973 déclarant le lac de Guiers et ses abords, zone protégée, en procédant à la libération des emprises occupées », a décliné, comme sixième recommandation, le Premier ministre.

Un organe de concertation des usagers du lac de Guiers sera mis en place comme septième mesure.  Huitièmement, le Ministre des Finances procédera, dans le cadre du Projet de renforcement de la résilience des écosystèmes du Ferlo (Preferlo), en relation avec ses collègues de l’Économie et de l’Eau, à la mobilisation des ressources nécessaires pour le paiement des impenses de la phase 1 et anticiper sur le financement de la phase 2. Concernant la neuvième mesure, le Conseil interministériel demande au patron des Finances de prendre les mesures utiles, de concert avec Serigne Mbaye Thiam, afin d’accélérer la mise en œuvre de la phase 1 du Projet intégré de Sécurité de l’Eau et de l’Assainissement (Pisea) et anticiper sur l’agenda de la phase 2 ». Le Ministre de l’Économie est invité à concrétiser la dixième mesure qui consiste à prendre les dispositions pour « diligenter, dans le cadre du projet de Mobilisation des eaux de surface du bassin de Baobolong, l’instruction de la requête de financement auprès de la Banque islamique de développement et du Royaume des Pays-Bas ».

40 à 50 milliards de m3 d’eau de surface au Sénégal

Ensuite, le Ministre de l’Eau, en relation avec les Départements de l’Économie et de l’Agriculture, procédera à l’inscription du Projet de restauration des trois marigots dans le compact Sénégal/Banque africaine de développement dans le cadre de la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire, au même titre que les projets d’aménagement des lacs de Bakel et des vallées de Djikoye. De plus, le Ministre des Finances et son collègue de l’Eau veilleront « à la mise en place d’une redevance pour l’Office des lacs et cours d’eau (Olac) conformément à la loi portant sa création. Dans le treizième point, il est demandé de soumettre à validation le projet de transfert interbassins à l’horizon 2035-2050. Dans le quatorzième point, il est recommandé de diligenter les études de définition d’un modèle de financement durable de la gestion des ressources en eau incluant, entre autres, le renforcement des ressources tarifaires, l’accroissement des dotations budgétaires et un ajustement favorable des taxes de prélèvement, ainsi que le mode de gestion et d’exploitation des infrastructures.

Dans le quinzième et dernier volet, le Conseil interministériel demande de prendre les mesures douanières et fiscales utiles pour « l’application des régimes exonératoires prévus dans les conventions de financement pour le Projet de mobilisation de ressources en eau du bassin versant de Nanija Bolong (Promoren) et la phase 1 du Preferlo ». D’après Serigne Mbaye Thiam, le potentiel des eaux de surface renouvelable sur le territoire est estimé entre 40 milliards et 50 milliards de m3 par an répartis au niveau de sept bassins versants.

Babacar Guèye DIOP

 

Amadou Ba pour une mise en cohérence des politiques

La prise en charge des eaux de surface nécessite une démarche de mise en cohérence avec d’autres politiques, telles que la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire, la transition écologique et les politiques en matière d’élevage, de pêche et d’emploi. C’est la conviction du Premier ministre affirmée, mardi, lors de la réunion du Conseil interministériel consacrée à la valorisation des eaux de surface. « En unissant nos efforts et en mettant nos ressources en commun, je suis convaincu que nous pouvons surmonter les défis qui se dressent devant nous et construire un avenir où l’eau est une source de paix et de prospérité pour tous », a déclaré Amadou Ba.

D’après le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, si les projets de son Département sont réalisés, il est attendu la sécurisation d’un volume de 2,360 milliards de m3 d’eau, notamment au lac de Guiers. De plus, a-t-il indiqué, deux milliards de m3 d’eau peuvent être mobilisés à travers différents projets. Il s’y ajoute la sécurisation de 90 000 hectares exploitables et la mise en valeur de 230 000 hectares de terres, dont 36 000 gagnés sur la bande salée. « Nous devons naviguer avec agilité à travers les courants tumultueux de la stratégie et de la technologie, en quête de solutions novatrices et durables. Ensemble, nous pouvons transformer cet océan de défis en une mer d’opportunités, où chaque goutte d’eau compte et où chaque action compte double », a dit le Premier ministre. Amadou Ba espère que la rencontre de mardi sera « le point de départ d’une nouvelle ère de progrès, où les eaux de surface du Sénégal sont non seulement mobilisées, mais aussi célébrées et préservées comme le joyau le plus précieux de notre patrimoine naturel ».

À ses yeux, l’eau est un « élément essentiel de notre sécurité alimentaire, de notre santé publique et de notre développement économique ». Toutefois, alerte le Chef du Gouvernement, cette ressource précieuse, jadis abondante, est désormais menacée par les tempêtes du changement climatique et les ravages de la surexploitation. « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un défi majeur, à savoir assurer un approvisionnement adéquat en eau pour nos concitoyens tout en veillant à la préservation et à la gestion durable de nos ressources hydriques », a-t-il conclu.

B. G. DIOP

 

 

 



Source : https://lesoleil.sn/conseil-interministeriel-quinz...